vendredi 10 octobre 2008

On a pas fait exprès

Bon. Ben on y est sacrement.

C'est la crise, dis donc. Il semblerait que nous nous sommes foutus, tous ensemble, [un peu, beaucoup, à la folie] dans de la bonne grosse merde bien fraîche qui sent. Et il va en rester des morceaux dans la semelle pendant un bout de temps.

A force de faire de l'argent pour de l'argent et non pour des hommes, ça devait arriver. Je pense que je vais arrêter là mes opinions sur la crise, parce-que déjà j'y connais rien (je rappelle au passage que je me dois de représenter ce que le JT de 13h appelle un "jeune") et parce-que y'a assez d'avis, de l'économiste-colgate à mon coiffeur, sur ce merdier ambulant.

Donc bon. Allons plutôt nous replonger dans ce doux rêve qu'était l'avant-crise. Vous vous souvenez ? Quand seul le baril à 130$ et les auto-celebrations programmées d'Obama nous faisait peur. C'que c'était bien, quand même.

Et pis merde, pourquoi quand le baril était à son plus haut niveau ? Y'a bien eu un moment où ça allait à peu près, non ? Où on faisait même plus gaffe que ça pouvait peut-être s'empirer, l'imperalisme économique ! Qu'il était doux, ce temps des Seventees, juste à picoler, fumer des cigarettes qui font rigoler et se balader tous nus main dans la main et fricoter avec ces cousines !

Ouais, mais y'avait le souvenir affreux de la Seconde Guerre Monidale. Auschwitz était encore fumant, et pis y'avait la Guerre Froide, la course à l'armement nucléaire, et tout, et tout ! Alors, c'était quoi le mieux ? Avant, pardi ! Ah, les années folles, les années 30, le Front Populaire, les masques de dégoût des bourgeois dont on envahissait les plages ! Ca, c'était la vie !

Quitte à rechercher des libertés, pourquoi ne pas boire à la source ? C'était bien, la découverte des congés payés et tout ça, mais faire péter la monarchie absolue, ça c'était de l'éclate ! Les Z'aristocrat' à la lantern' ! Et, entre nous, qui n'a jamais rêvé de faire parti de ce groupe de péquenots qui ont pris la bastille ? C'est le Roi Dagobert, qu'a mis son caleçon Calvin Klein à l'envers !

Un peu sanglant, la révolution française. Des risques de se faire tuer. Et puis, enlever des aristocrates du pouvoir pour les remplacer par des bourgeois, c'est pas très exaltant, en soi. Toute révolution a un prix que personne ne veut payer.

Evidemment, je pourrais remonter loin, comme ça. On est toujours persuadé que le meilleur est passé, révolu. Je ne sais pas vraiment si c'est la réalité, que le monde empire à chaque instant, ou bien que c'est nous-même qui nous éloignons un peu plus de l'insouciance pour la raison, de l'intrépide à la peur. Peut-être est-ce un mélange des deux.

Mais, dans le même temps, plus nous devons apprendre à devenir modestes et tolérants, il nous faut, selon les doctrines dominantes de la consommation, posseder, déposseder, avoir pour être et être pour avoir.

L'homme n'a aucun courage. Pour y remédier, il a crée deux choses : l'alcool pour se persuader qu'il en a ; les armes pour en persuader les autres.

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