jeudi 11 septembre 2008

Les Roumains marchent à carpates

Le temps est lourd.

Ca va pas tarder à péter, on dirait bien. Après une grosse période de vacances, le travail revient. Une longue trêve de 2 mois et demi, et nous reprenons enfin, l'oeil blasé et le pas lourd, notre destin en étude.

La première chose qu'on nous demande, après nos noms et prénoms, c'est notre orientation, notre "ambition". La jeunesse en cherche une désesperemment, entre les alcooliques précoces et les matérialistes pre-liberalistes. Quelle ambition ? Ou plutôt dans quel monde ? Plutôt crever que d'être chef ou de réussir dans ce monde là.

Bien sûr, je crois l'avoir déjà dit. Ce ne sont que des rêves d'adolescents utopiques. Dans quelques années, je serai rangé, nettoyé, brillant, "cadré". J'aimerai le boulot que je ferai en j'en serai fier. Je trouverai la justification de ma vie dans les Mercedes, la réussite individuelle, le pouvoir d'achat et les écrans plats.

Je me voie mal dans ces clichés cette sorte d'ego-autonomie. Je ne peux partager mes craintes et regrets qu'avec peu de personnes. Essayez de parler sérieusement à un adolescent. Essayez de parler de crise sociale ou économique, rien que 5 minutes. Vous aurez à coup sûr les mots "lol", "portable" ou "on peut pas parler d'autre chose" en echo.

Alors, qu'est-ce que "l'autre chose". Tous les problèmes qu'un jeune peut avoir. Pas d'élargissements possibles sur le monde. Je généralise, je sais. Mais si peu. Tous les mots qu'ils prononcent sonnent si faux. On juge à la hâte. On ne sait même pas si ce sur quoi l'on se permet d'interpreter les gens est vrai.

Alors on prend en compte le monde. C'est très puérile comme attitude, mais je ne veux pas vivre dans celui-là. Je me sentirais comme coupable d'y participer. Bien sûr, il reste certaines belles choses au monde. En réalité, que deux. Une femme qui nous serre, un paysage qui nous happe. Le reste devient haine.

Et cette haine se répend comme la peste sur monarchies moyen-âgeuses. Elle englobe tout. C'est une sorte de fumée ténèbreuse qui dissimule le reste du monde. Tout devient horrible, les visages se déforment, les corps s'amolissent, les fleurs se fânent et les montagnes disparaissent. Les nuages les plus sombres s'éclairsissent soudain. La haine s'est installée.

Je me suis souvent fait la réflexion que si je me voyais sans me connaître, en incarant une sorte de double ignorant qu'il est le clone d'un modèle, si je m'entendais parler, si je devenais un "jeune", je me détesterai. Je m'engloberai dans cette haine hâtive et dévorante.

On m'a demandé quelle définition donnerai-je des êtres humains. Simplement, j'ai répondu que pour moi, un être humain est forcément doué d'intelligence, donc haineux, donc égoïste. Et que donc, tout être dépassant une certaine limite d'altruisme n'était plus humain.

Une des grandes forces du mal par rapport au bien, c'est que le mal n'a aucune limite.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Toi?
"Rangé"?
Un jour?

NAN.

J'y crois pas une seconde.

Tiens, pour calmer tes angoisses (lol, mdr... étouétou) et te rassurer sur le fait que tu n'es sans doute pas le seul à NE PAS kiffer la techtonique:

http://1-100-c.hautetfort.com/

La relève est assurée que j'te dis!

Anonyme a dit…

"Essayez de parler de crise sociale ou économique, rien que 5 minutes. Vous aurez à coup sûr les mots "lol", "portable" ou "on peut pas parler d'autre chose" en echo."

Les veaux deviennent des boeufs. ne croyez pas que quelque chose puisse s'arranger avec l'age. La connerie au contraire n'en devient que plus prégnante avec la confiance en soi. Regardez un peu Sarkozy...

Wooder a dit…

Tout à fait.

Petit con deviendra grand.