"Mesdames et messieurs les jurés,
Je pense que, comme moi, vous connaissez la réponse à la question qui s'est présentée à la justice universelle, il y a de ça quelques milliers d'années.
Vous la connaissez, elle est au fond de vous-même. Bien sûr, vous vous êtes pris de pitiés pour eux. Bien sûr, vous trouvez ça - à tors - immoral. Mais voyez la vérité en face ; l'immoralité est dans le camp de l'accusé.
Si aujourd'hui, mon réquisitoire est si tranchant, c'est que nous n'avons plus le choix. Il y a des millions d'années, de nombreuses étoiles ont porté plainte et demandé la condamnation des êtres humains, pour les motifs suivants :
Meurtres, Vols, Abus en tout genres, Violation des devoirs fondamentaux instaurés par la Création, Violation de 40 666 des 41 395 codes de conduite de l'Esprit - je ne cite bien evidemment que les plus connus.
Bien sûr, la défense invoquera la folie, ou bien l'innocence. Mais, et vous le constatez en même temps que je prononce ces mots, que déjà leur hypothèse s'effondre sous le poids des paradoxes. Peut-on être fou et innocent ? Non. La folie est l'action sans la raison ; l'innocence est l'action sans la compréhension. Or, la raison n'est rien sans la comprehension ; l'absence de l'un ne justifie celle de l'autre. C'est pourquoi - et cela sera très important pour les arguments relatifs à ce réquisitoire - je tiens à préciser en tout premier lieu que les plaintes portées contre l'Humanité, plaintes qui engendront si les jurés déclarent l'accusé coupable la destruction simple et définitive de l'espèce Humaine, avec effet immediat.
Vous le savez, en créant la Terre, Dieu a eu l'envie, pour la première fois, de donner une autonomie complète aux êtres qui la composent : donc une ignorance. La plupart des êtres ont respecté ce droit exceptionnel. Mais en évoluant, l'Homme est apparu ; avec lui, ne sont venus que désastres et maux.
Je peux modestement affirmer que tous les êtres ici présents sont doués d'intelligence. Nous l'utilisons pour contrôler la Création, de telle sorte qu'elle ne s'égare jamais vers le chaos. C'est précisement ce dont vers quoi l'Homme s'est tourné. Nous savons tous que l'intelligence est une chose difficile à maîtriser. L'intelligence consiste, telle que nous l'avons définie, en une comprehension du monde exterieur, et des agissements en fonctions d'un recul consécutif à l'assimilation de l'environnement. En se basant sur cette déclaration, les Hommes sont doués d'intelligence. Mais considerez simplement l'usage qu'ils en on fait. Ils ne se sont pas bornés à leur auto-destruction, ils ont cru utiles, dans un profond élan d'égoïsme et de mesquinerie, de detruire ce qui constituait leur environnement.
L'Homme agit mal, vous le savez tous. Si l'on ne s'arrêtait qu'à cela, la race Humaine aurait été detruite il y a bien longtemps. Mais, et c'est pourquoi je requiers la peine maximale, elle agit mal en connaissance de cause. Elle connaît ses limites, défauts, tares, vices, et ne fait absolument rien pour y remedier. Cela est simplement démoniaque. La thèse de la défense est simplement impensable. L'Homme n'est pas innocent. Il agit en pleine connaissance de cause, je le répète.
Venons-en maintenant au dernier argument utilisée par la défense au cours de ce procès : selon eux, l'Homme agit comme il agit à cause de la Peur. La peur la mort, notemment, est mise en avant. Je tiens à éclaircir mon point de vue sur ce sujet. A mon humble avis, l'Homme n'a pas peur de la Mort à cause de la Mort elle-même. Cette crainte vient du fait que son narcissisme a été poussé à un tel point qu'il frissonne à l'idée qu'il ne peut continuer à être pour toujours. Il souhaiterait être eternellement, pour quoi ? Pour les raisons évidentes que nous avons évoquées à l'instant, plus le sentiment de ne pas avoir pu tout posseder. L'Homme a soif de cupidité, de pouvoir, et il n'est jamais rassasié. Il faut, toujours et en tout temps, qu'il s'abreuve dans la source des vices.
Je ne dis pas que l'Homme, et tout être, doit être parfait en toute circonstance. Cela est impossible, et ma foi, aucun ici ne l'est. Mais pousser à un tel point la perversion et la folie destructrice... Nous n'avons jamais connu ça. Ce tribunal est ici pour juger ce qui est, et ce qui est fait par ce qui est. Ce n'est pas une tâche aisée. Mais il doit savoir être efficace.
Je regrette - sincèrement - la tournure qu'on prit les évenèments à la suite de cette décision d'autonomie. En toute objectivité, nous devons reconnaître qu'elle a eu ses bienfaits : l'Homme a su en quelques occasions se montrer genereux, tolerants, réagir - même si ce ne fut jamais assez - lorsqu'il fit de trop larges erreurs. Bien que je généralise, car tous n'ont pas suivi le même chemin. Sur ces dernières années terrestres, le mal a changé de visage. Il s'est affiché moins sournois, moins direct. Mais a-t-il disparu pour autant ? Bien sûr que non. De violences physiques, il est passé à une violence plus indirecte, qui s'est concrétisé notemment par des tentatives de plus en plus répétées d'un désiquilibre économique large. Tous - sans exceptions - les essais de systèmes sociaux, économiques, et tout ce que ça implique, ont échoués : non pas que les idées furent mauvaises au départ, mais leur application fut réduit à néant. Pourquoi ? Les Hommes veulent tous s'en tirer pour le meilleur compte. La concession morale et physique est perçue par leur esprit comme injuste ; pourquoi partager lorsque la gratitude ne sera pas exprimée, voire pas ressentie ? L'Homme est incapable d'agir sans retour.
En dernier lieu, je tiens à souligner un dernier argument qui n'a - et j'en suis fort étonné - pas été utilisé par la défense. L'Homme, parmis les êtres crées sur la Terre, est le seul être à avoir expressement témoigné, dans ses actions et dans ses paroles, l'existence d'un être supérieur, hors de leur portée. Leurs yeux se sont très vite tournés vers les cieux - vers nous, si je puis dire. Mais, je vous le demande, n'est-ce pas la preuve flagrante de leur narcissime évoqué il y a un instant que d'avoir fait ce dieu en leur image, c'est-à-dire en Homme ? Bien sûr, vous me répondrez que certaines religions primitives se sont contentées de voir en les actions de la Nature des puissances. Mais, il faut voir la vérité en face, elles se sont toutes tournées vers un portrait de Dieu en tout point exact au leur. N'est-ce pas là l'affirmation que les Hommes se voyaient en Dieu ? Puis cet interêt a grandi, grandi, et l'Homme a fini, inévitablement, à se prétendre Dieu lui-même ! Plus de limites ! Nous sommes les seuls maîtres de notre destin, disaient-ils ! Qu'est-ce donc que ces êtres qui s'auto-proclament créateurs, maîtres et sujets à la fois ? Est-ce donc possible de laisser impunément toute une race écraser les autres sous prétexte, mesdames et messieurs les jurés, qu'ils se sont eux-mêmes, et à tort, rendus juges de ce qu'ils n'ont jamais pu comprendre ?
Ainsi, devant les violations éthiques, devant l'immoralité, le non-respect, la mégalomanie des Hommes, je requers de ces preuves flagrantes qu'ils ne méritent pas de vivre, car - et le jury et vous les jurés, en êtes intimement convaincus, j'en suis persuadé - pour pourvoir vivre, il faut avoir compris pourquoi nous vivons. Et, à l'évidence, les Hommes, ne l'ont pas découvert ; et ils ne chercheront jamais vraiment à le découvrir, je peux vous l'affirmer.
C'est pourquoi, mesdames et messieurs les jurés, je vous prie de bien vouloir déclarer, au vu des faits énnoncés, l'accusé coupable, ce qui entraînera la fin de l'éspèce humaine telle que vous la conaissez, cruelle, arrogante, immorale et irrespecteuse."
...
La défense n'osa exposer sa thèse.
Le vote fut fait, et à l'unanimité,
La race humaine fut condamnée.
Alors Dieu, à l'origine de la génèse
De l'Homme, devint auteur de sa fin ;
S'il les fait naître, à eux seuls est leur destin.
Je pense que, comme moi, vous connaissez la réponse à la question qui s'est présentée à la justice universelle, il y a de ça quelques milliers d'années.
Vous la connaissez, elle est au fond de vous-même. Bien sûr, vous vous êtes pris de pitiés pour eux. Bien sûr, vous trouvez ça - à tors - immoral. Mais voyez la vérité en face ; l'immoralité est dans le camp de l'accusé.
Si aujourd'hui, mon réquisitoire est si tranchant, c'est que nous n'avons plus le choix. Il y a des millions d'années, de nombreuses étoiles ont porté plainte et demandé la condamnation des êtres humains, pour les motifs suivants :
Meurtres, Vols, Abus en tout genres, Violation des devoirs fondamentaux instaurés par la Création, Violation de 40 666 des 41 395 codes de conduite de l'Esprit - je ne cite bien evidemment que les plus connus.
Bien sûr, la défense invoquera la folie, ou bien l'innocence. Mais, et vous le constatez en même temps que je prononce ces mots, que déjà leur hypothèse s'effondre sous le poids des paradoxes. Peut-on être fou et innocent ? Non. La folie est l'action sans la raison ; l'innocence est l'action sans la compréhension. Or, la raison n'est rien sans la comprehension ; l'absence de l'un ne justifie celle de l'autre. C'est pourquoi - et cela sera très important pour les arguments relatifs à ce réquisitoire - je tiens à préciser en tout premier lieu que les plaintes portées contre l'Humanité, plaintes qui engendront si les jurés déclarent l'accusé coupable la destruction simple et définitive de l'espèce Humaine, avec effet immediat.
Vous le savez, en créant la Terre, Dieu a eu l'envie, pour la première fois, de donner une autonomie complète aux êtres qui la composent : donc une ignorance. La plupart des êtres ont respecté ce droit exceptionnel. Mais en évoluant, l'Homme est apparu ; avec lui, ne sont venus que désastres et maux.
Je peux modestement affirmer que tous les êtres ici présents sont doués d'intelligence. Nous l'utilisons pour contrôler la Création, de telle sorte qu'elle ne s'égare jamais vers le chaos. C'est précisement ce dont vers quoi l'Homme s'est tourné. Nous savons tous que l'intelligence est une chose difficile à maîtriser. L'intelligence consiste, telle que nous l'avons définie, en une comprehension du monde exterieur, et des agissements en fonctions d'un recul consécutif à l'assimilation de l'environnement. En se basant sur cette déclaration, les Hommes sont doués d'intelligence. Mais considerez simplement l'usage qu'ils en on fait. Ils ne se sont pas bornés à leur auto-destruction, ils ont cru utiles, dans un profond élan d'égoïsme et de mesquinerie, de detruire ce qui constituait leur environnement.
L'Homme agit mal, vous le savez tous. Si l'on ne s'arrêtait qu'à cela, la race Humaine aurait été detruite il y a bien longtemps. Mais, et c'est pourquoi je requiers la peine maximale, elle agit mal en connaissance de cause. Elle connaît ses limites, défauts, tares, vices, et ne fait absolument rien pour y remedier. Cela est simplement démoniaque. La thèse de la défense est simplement impensable. L'Homme n'est pas innocent. Il agit en pleine connaissance de cause, je le répète.
Venons-en maintenant au dernier argument utilisée par la défense au cours de ce procès : selon eux, l'Homme agit comme il agit à cause de la Peur. La peur la mort, notemment, est mise en avant. Je tiens à éclaircir mon point de vue sur ce sujet. A mon humble avis, l'Homme n'a pas peur de la Mort à cause de la Mort elle-même. Cette crainte vient du fait que son narcissisme a été poussé à un tel point qu'il frissonne à l'idée qu'il ne peut continuer à être pour toujours. Il souhaiterait être eternellement, pour quoi ? Pour les raisons évidentes que nous avons évoquées à l'instant, plus le sentiment de ne pas avoir pu tout posseder. L'Homme a soif de cupidité, de pouvoir, et il n'est jamais rassasié. Il faut, toujours et en tout temps, qu'il s'abreuve dans la source des vices.
Je ne dis pas que l'Homme, et tout être, doit être parfait en toute circonstance. Cela est impossible, et ma foi, aucun ici ne l'est. Mais pousser à un tel point la perversion et la folie destructrice... Nous n'avons jamais connu ça. Ce tribunal est ici pour juger ce qui est, et ce qui est fait par ce qui est. Ce n'est pas une tâche aisée. Mais il doit savoir être efficace.
Je regrette - sincèrement - la tournure qu'on prit les évenèments à la suite de cette décision d'autonomie. En toute objectivité, nous devons reconnaître qu'elle a eu ses bienfaits : l'Homme a su en quelques occasions se montrer genereux, tolerants, réagir - même si ce ne fut jamais assez - lorsqu'il fit de trop larges erreurs. Bien que je généralise, car tous n'ont pas suivi le même chemin. Sur ces dernières années terrestres, le mal a changé de visage. Il s'est affiché moins sournois, moins direct. Mais a-t-il disparu pour autant ? Bien sûr que non. De violences physiques, il est passé à une violence plus indirecte, qui s'est concrétisé notemment par des tentatives de plus en plus répétées d'un désiquilibre économique large. Tous - sans exceptions - les essais de systèmes sociaux, économiques, et tout ce que ça implique, ont échoués : non pas que les idées furent mauvaises au départ, mais leur application fut réduit à néant. Pourquoi ? Les Hommes veulent tous s'en tirer pour le meilleur compte. La concession morale et physique est perçue par leur esprit comme injuste ; pourquoi partager lorsque la gratitude ne sera pas exprimée, voire pas ressentie ? L'Homme est incapable d'agir sans retour.
En dernier lieu, je tiens à souligner un dernier argument qui n'a - et j'en suis fort étonné - pas été utilisé par la défense. L'Homme, parmis les êtres crées sur la Terre, est le seul être à avoir expressement témoigné, dans ses actions et dans ses paroles, l'existence d'un être supérieur, hors de leur portée. Leurs yeux se sont très vite tournés vers les cieux - vers nous, si je puis dire. Mais, je vous le demande, n'est-ce pas la preuve flagrante de leur narcissime évoqué il y a un instant que d'avoir fait ce dieu en leur image, c'est-à-dire en Homme ? Bien sûr, vous me répondrez que certaines religions primitives se sont contentées de voir en les actions de la Nature des puissances. Mais, il faut voir la vérité en face, elles se sont toutes tournées vers un portrait de Dieu en tout point exact au leur. N'est-ce pas là l'affirmation que les Hommes se voyaient en Dieu ? Puis cet interêt a grandi, grandi, et l'Homme a fini, inévitablement, à se prétendre Dieu lui-même ! Plus de limites ! Nous sommes les seuls maîtres de notre destin, disaient-ils ! Qu'est-ce donc que ces êtres qui s'auto-proclament créateurs, maîtres et sujets à la fois ? Est-ce donc possible de laisser impunément toute une race écraser les autres sous prétexte, mesdames et messieurs les jurés, qu'ils se sont eux-mêmes, et à tort, rendus juges de ce qu'ils n'ont jamais pu comprendre ?
Ainsi, devant les violations éthiques, devant l'immoralité, le non-respect, la mégalomanie des Hommes, je requers de ces preuves flagrantes qu'ils ne méritent pas de vivre, car - et le jury et vous les jurés, en êtes intimement convaincus, j'en suis persuadé - pour pourvoir vivre, il faut avoir compris pourquoi nous vivons. Et, à l'évidence, les Hommes, ne l'ont pas découvert ; et ils ne chercheront jamais vraiment à le découvrir, je peux vous l'affirmer.
C'est pourquoi, mesdames et messieurs les jurés, je vous prie de bien vouloir déclarer, au vu des faits énnoncés, l'accusé coupable, ce qui entraînera la fin de l'éspèce humaine telle que vous la conaissez, cruelle, arrogante, immorale et irrespecteuse."
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La défense n'osa exposer sa thèse.
Le vote fut fait, et à l'unanimité,
La race humaine fut condamnée.
Alors Dieu, à l'origine de la génèse
De l'Homme, devint auteur de sa fin ;
S'il les fait naître, à eux seuls est leur destin.
1 commentaire:
Je plussoie ;)
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